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Communiqué du 28 juin 2018

La philosophie dans la future réforme du lycée

Suite à l’élection présidentielle et à une promesse de campagne du Président Macron de réformer le baccalauréat en ne conservant plus que quatre épreuves terminales, le reste étant passé en contrôle continu, le ministre de l’Éducation a installé une commission présidée par M. Mathiot, qui a entendu l’ensemble des acteurs du monde éducatif. Celle-ci a rendu son rapport le..., puis le ministre de l’Éducation a rendu ses arbitrages le...


Celui-ci a, à plusieurs reprises, affirmé sa volonté de renforcer la philosophie, estimant qu’elle avait un rôle essentiel dans la formation de l’esprit critique des citoyens de demain. A cette fin, la philosophie est une matière qui sera enseignée à l’ensemble des lycéens qui sont actuellement en séries générales ou technologiques, et dont l’épreuve sera passée par tous au mois de juin – à hauteur de 4h par semaine pour les élèves suivant un enseignement général et de 2h par semaine pour ceux suivant un enseignement technologique.


Pourtant, à y regarder de plus près, il nous apparaît que notre matière risque de perdre beaucoup et d’être finalement affaiblie plus que renforcée, tant les conditions de son enseignement sous la prochaine réforme semblent aller dans le sens d’une dégradation.


L’un des points importants de la réforme est la disparition des filières. Or, la Terminale L réservait 8h de philosophie par semaine, qui donnaient alors le temps d’un approfondissement certain de la matière.


Mais surtout :

  • Le dédoublement d’au moins une heure de philosophie en séries technologiques, réclamé depuis de nombreuses années, n’est toujours pas de droit

  • Si tous les élèves passeront l’épreuve de philosophie, celle-ci voit son importance diminuée, puisqu’elle comptera pour moins de 8% du bac général et 4% du bac technologique alors qu'elle représente actuellement 18% du bac L, 11% du bac ES, 9 % du bac S et 5% du bac technologique

  • Passée au mois de juin, alors que près de 80% du baccalauréat sera joué, la philosophie souffrira d’un désintérêt de la part des élèves, pour qui le baccalauréat sera en grande partie derrière eux.

  • La spécialité « Humanités, Littérature et Philosophie » parce qu'elle sera a priori très peu choisie par les élèves, qu'elle ne sera pas présente dans tous les établissements, et que la répartition des heures sera laissée à la discrétion des chefs d'établissement, ne compensera pas la perte de la filière L.

  • Cette spécialité, qui va mêler deux disciplines distinctes, à savoir les lettres et la philosophie, reste très indéterminée quant au contenu enseigné et risque de mettre en concurrence les disciplines.


Il est probable que les classes seront surchargées dans les cours de philosophie du tronc commun, ce qui ne garantira pas un enseignement de qualité.


De façon plus générale, les disciplines enseignées en spécialité souffriront d'une concurrence accrue entre elles, puisque les élèves passeront de trois spécialités en Première à deux spécialités en Terminale. En outre, il apparaît que l'autonomie renforcée des établissements, le contrôle continu dans plusieurs matières, ainsi que l'absence de tous les enseignements de spécialité dans les lycées, risquent d’accroître fortement les inégalités géographiques et sociales. C'est pourquoi, il n'est pas seulement question de défendre la corporation de notre discipline, mais bien de défendre l'ensemble des disciplines proposées au lycée, afin qu'il puisse réaliser la fin qui est la sienne : former des esprits critiques et citoyens.

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